Grandes chaleurs au travail : mesures de protection

Grandes chaleurs au travail : mesures de protection

jeudi 14 juillet 2022

Des températures record sont attendues dans notre pays la semaine prochaine, allant mêrme jusque 40°. Avec la saison des festivals en plein essor, beaucoup d'entre nous travaillent en plein air pendant l'été. Par contre, s'il fait trop chaud, des mesures de protection doivent être prises.

En raison des changements climatiques, nous sommes de plus en plus confrontés à des pics de fortes chaleurs. Ceci peut résulter dans des troubles physiques tels qu’une insolation voire même une attaque. Lorsque la température minimale moyenne est supérieure à 18°C et que la température maximale moyenne est supérieure à 30° C sur trois jours consécutifs, on parle de vague de chaleur. Avec des conséquences pour le secteur de l’événementiel, tout comme pour le secteur de la construction. La saison des festivals étant en plein essor, beaucoup d’entre nous travailent à l’extérieur en été.

Lorsqu’il fait trop chaud au travail, vous avez droit en tant qu’employé à un certain nombre de mesures de protection. Par contre, ceux qui travaillent dans des petites entreprises ne sont pas toujours au courant de ce droit. En général, ce droit est bien réglé dans le secteur de la construction, dans notre secteur ce n’est pas toujours le cas.

Des valeurs légales ont été déterminées qui tiennent compte de différents facteurs : la température ressentie extérieur, l'humidité, la vitesse du vent (courant d'air), le rayonnement direct que les travailleurs reçoivent du soleil ou d'une machine, etc. Une certaine chaleur peut être insupportable, notamment par temps très humide, alors qu'elle n'est pas un problème par temps sec.

Les règles relatives au travail en cas de températures élevées sont fixées dans le code du bien-être au travail. Les valeurs d’action d’exposition à la chaleur sont fixées à partir de l’indice WBGT (Wet Bulb Globe Temperature). Elle est calculée à partir de la température de l'air en °C et de l'humidité relative. Cet indice peut être utilisé pour déterminer si une personne peut travailler pendant 8 heures dans un certain environnement. Lorsque l’indice maximal est dépassé, des mesures doivent être prises.

Cliquez ici si vous voulez savoir comment l’indice WBGT est déterminé.

Par exemple : travail de secrétariat (très légère), travail manuel à une table (légère), travail en position debout (moyenne), travaux de terrassement (très lourde).

L’indice WBGT ne tient pas seulement compte de la température mesurée avec un thermomètre classique mais aussi de l'humidité et de la température de rayonnement des objets dans l'environnement. Une charge de travail physique élevée et un taux d’humidité élevé dans l’air génèrent un indice WBGT élevé.

L’indice WBGT est parfois 5 à 10 degrés inférieur à la valeur sur un thermomètre ordinaire et est mesuré avec un thermomètre dit « globe humide ». La plupart des entreprises ne disposent pas d’un thermomètre globe humide mais des tableaux de conversion figurent sur le site Internet du SPF Travail, Emploi et Concertation sociale.  Hormis le thermomètre classique, il faut donc aussi disposer d’un hygromètre.

Lorsque l’indice WBGT dépasse 29 pour une charge physique de travail légère, 26 pour une charge physique de travail moyenne, 22 pour une charge physique de travail lourde et 18 pour une charge de travail très lourde, l'employeur devra prendre les mesures suivantes :

  • Prévoir des équipements de protection (écrans d'ombrage, couvre-chefs, crème solaire …) pour les travailleurs exposés à un rayonnement solaire direct;
  • Assurer la distribution gratuite de boissons rafraîchissantes;
  • Installer des dispositifs de ventilation artificielle dans les 48 heures;
  • Si le dépassement dure plus de 48 heures, instaurer des temps de repos.

Dans le cas dernier, les entreprises peuvent décider de façon autonome d’instaurer un chômage temporaire au cas où il est impossible de travailler en sécurité.

Il va de soi que l’on n’est pas obligé d'attendre que les valeurs d’action soient dépassées pour prendre des mesures permettant à tout le monde d'accomplir leurs tâches sans souffrir des désagréments de la chaleur.

Tips & tricks si vous êtes au travail en plein air lors de températures excessives :

  • Commencez votre journée de travail plus tôt et occupez-vous des tâches les plus lourdes et difficiles aux heures plus fraîches.
  • Faîtes des pauses régulières, à l’ombre et hydratez-vous plus que d’habitude.
  • Couvrez-vous la tête avec un chapeau ou une casquette. Evitez de travailler torse nu et privilégiez des vêtements amples, clairs et légers (le coton permet une meilleure évaporation de la sueur). Portez des lunettes de soleil.
  • Evitez le contact direct avec des surfaces métalliques qui pourraient vous brûler de par leur contact avec le soleil.
  • Soyez attentifs à vos collègues de travail et à d’éventuels symptômes qui indiqueraient un coup de chaleur (crampes musculaires, vertiges, confusion, nausées, vomissements,…)

Pas seulement la chaleur mais l’ozone égelement peut vous jouer de mauvais tours si vous travaillez en plein air dans des témpératures tropicales. Des concentrations élevées en ozone se manifestent souvent lors de grandes chaleurs persistantes. Les symptômes possibles imputables à un pic d’ozone sont l’essoufflement ou la respiration anormale, les irritations oculaires, les irritations de la gorge et les maux de tête.

La réglementation du travail ne reprend aucune disposition particulière sur la protection contre l’ozone d’origine climatique. Cependant, cela ne signifie pas qu’aucune mesure ne doit être prise. L’exposition à l’ozone d’origine climatique est considérée comme un risque du travail contre lequel il convient de prendre des mesures préventives. Il faudra se préoccuper davantage des travailleurs qui travaillent en plein air, la concentration d'ozone étant plus faible à l'intérieur qu'à l'extérieur.

Quant à la mise en œuvre de ces mesures, on peut se baser sur les résultats des mesurages et sur les prévisions de la Cellule Interrégionale de l’Environnement (CELINE) qui diffuse via l’Internet un bulletin des concentrations en ozone dans l’air ambiant en Belgique (www.irceline.be). De plus, les dépassements du seuil d’information (180 µg/m3) et du seuil d’alarme (240 µg/m3) pour l’ozone sont communiqués à la population via les médias.

Plus d’informations :

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Photo by Bluewater Sweden on Unsplash

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